Séparer le rentable du non-rentable : la maladie du siècle

« JAL – Les créanciers veulent séparer le rentable du reste. » (Journal Nikkei, Japon)
Voilà bien une des maladies du siècle : vouloir « à tout prix » séparer le rentable du non-rentable.
On nous parle en France de « lignes rentables » et de « lignes non-rentables » aussi bien à la SNCF que pour des compagnies aériennes.
Même si la logique économique correspond à quelque chose de bien réel -la nécessité pour une entreprise d’être viable financièrement, et qui peut certainement sembler nécessaire en ne considérant que la partie d’un problème, je crois que cela relève de ce que l’on appelle communément « ne pas voir plus loin que le bout de son nez ».
Car « non-rentable » à court terme pour une entreprise ne signifie pas pour autant que le maintien d’une activité n’apportera pas un minimum de richesses -au sens le plus large possible de ce mot- à une communauté, une ville, une région, un pays.
Dans le Sud-Ouest, par exemple, il existait autrefois une ligne de chemin de fer allant de Bordeaux à Mont-de-Marsan en passant par Labrit (un tracé différent de l’actuel). Elle a été supprimée vers la fin des années 50 ou au début des années 60 parce que non-rentable. En remplacement, on a mis une ligne de cars -privée- qui, elle aussi a été supprimée plus tard, car car non-rentable.
Résultat, de nombreux villages des Landes comme Labrit, et bien d’autres situés sur la ligne et alentours, n’ayant aucun moyen de transport en commun à leur disposition et une économie locale n’ayant pas de circulation stable, comme un poumon ou un membre n’ayant plus de « circulation ».
Mais est-ce qu’on ampute un membre n’ayant qu’une faible circulation? Non! Car on considère l’ensemble du corps, du système et qu’il y a une solidarité entre les membres.
En poussant la logique économique à son extrême, on doit normalement supprimer des tronçons de ligne. C’est d’ailleurs déjà fait en de nombreux endroits. Mais ce phénomène pourrait s’accentuer à l’extrême! On verra bientôt peut-être un Paris-Montpellier morcelé en tronçons « train rentable » et en d’autres qu’il faudra faire à pied, ses valises à la main…

J’ai un petit exemple où l’on n’a pas supprimé du soi-disant « non-rentable » et où ça continue à bien fonctionner, et même, ça fonctionne mieux.
Le Centre Culturel rattaché à mon université, à Matsudo (Japon), dispense des cours pour le grand public. Il y a quelques années, j’ai fait développer le nombre de cours de français afin d’en élargir l’offre. Ceci a permis de passer d’un seul cours avec 30 personnes (et une dizaine en liste d’attente!) à 6 ou 7 cours de niveaux variés permettant de mieux répondre à la demande du public. Dans le même temps, j’ai négocié directement avec le directeur du Centre Culturel, sur la base d’une forte demande des élèves, afin de limiter le nombre d’élèves à 25 par cours (depuis quelques années, ramené à 18 ou 20).
Nous avons ainsi pu avoir des cours comprenant entre 10 et 25 élèves, apportant un niveau de satisfaction élevé des utilisateurs si l’on en juge par les résultats des enquêtes réalisées après chaque session de formation de 3 mois. Et, rien que pour le français et ses disciplines connexes, nous avons eu jusqu’à 89 clients pour un seul trimestre.
Parfois, il a été question de supprimer des cours ayant moins de 10 élèves inscrits. J’ai alors demandé aux responsables de considérer la rentabilité pour l’ensemble des cours de français sur une année et de conserver les cours qui leur semblaient moins rentables -ou non-rentables- car, selon moi, ils présentaient au moins 2 avantages:
– leurs étudiants sont des étudiants potentiels pour d’autres cours ;
– conserver un cours permet d’apporter une satisfaction aux élèves qui en bénéficient (ne serait que par la continuité du service!) qui rejaillit positivement sur l’ensemble du système.
Cette argumentation a été entendue et certains cours ont vu leur nombre d’élèves descendre à 4 pour certains trimestres!
Le temps me manque pour apporter une conclusion mais je crois que ces modestes exemples sont assez éloquents et montrent bien qu’il ne faut pas aborder les problèmes en les coupant de leur environnement. C’est, du reste, une question de simple bon sens.

La forêt landaise après le passage de la tempête Klaus le 24 janvier 2009

L’actualité, c’est bien mais les journalistes, ça oublie vite, ça zappe…
Une tempête d’une force phénoménale s’est abattue sur la France et notamment le sud-ouest le 24 janvier 2009. Qui en parle encore?
Pourtant, c’est environ 80% de la forêt landaise (une des plus grandes d’Europe) qui a été détruite! Les images sont éloquentes. Si vous avez l’occasion de passer par les Landes en voiture vous ne verrez que désolation. Apparemment, ça n’intéresse plus personne…
Je vous invite à voir quelques photos prises en mars. Accrochez-vous!
Et si vous avez envie de vomir sur votre télé qui vous raconte le monde vu par le petit bout de sa lorgnette, ne vous gênez pas…
Voir la série de photos ici :
https://www.france-japon.net/albumphotos/v/france/foret-landaise/

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L’Auberge des Pins, à Sabres (Landes)

Sur le chemin d’une visite à la famille, nous sommes descendus, comme chaque année, dans ce merveilleux hôtel qu’est l’Auberge des Pins, à Sabres (40).

Un cadre magnifique, très calme, et une cuisine du pays délicieuse! Sans compter un accueil toujours chaleureux! Que demander de plus? Ah si… vous avez maintenant une connexion wifi gratuite dans tout l’hôtel.

Seul petit reproche, le petit déjeuner n’est servi qu’à partir de 8h. Un vrai supplice, il est tellement délicieux!