Papa…

Voici deux liens concernant des articles sur Papa que j’avais publiés l’an dernier. D’autres suivront prochainement pour raconter quelques événements récents.
Ces deux articles racontent quelques épisodes de la vie professionnelle de Raymond Bouthier. Ils seront bientôt suivis d’un résumé de sa biographie.

https://christian.bouthier.org/2008/10/10/un-attache-detache-1/

https://christian.bouthier.org/2008/10/11/un-attache-detache-2/

Je vous souhaite une bonne lecture et en profite pour adresser mes meilleures salutations et remerciements à l’ensemble du personnel dévoué de la maison de retraite de L. ainsi qu’à toutes les personnes qui m’ont adressé des marques de sympathie récemment.
Détails très bientôt sur ce blog…

Ne leur dites jamais… (à lire!)

Je reviens sur le livre « Ne leur dites jamais…« , de Joseph et Caroline Messinger, avec une petite compilation des meilleurs conseils qu’il donne.
En italiques : Les phrases analysées.
En gras : un extrait des commentaires des auteurs.

J’aimerais bien que tu réussisses.
L’amour au conditionnel.

Mais bien sûr que je t’aime encore, mais il faut que je m’occupe de ton petit frère
La mère « tueuse » est une femme qui sacrifiera la chair de sa chair pour évacuer l’aversion tenace qu’elle entretient à l’égard du père de son enfant.
Remarque : Ici, le discours nous paraît excessif et même totalement déplacé. La mère dit peut-être maladroitement les choses mais de là à en tirer ces conclusions! Mais où les auteurs vont-t-ils chercher tout ça? Dans leur subconscient?

Je t’aime mieux avec cette robe qu’avec ce jean.
Il ne faut jamais mélanger l’amour et l’apparence.

Arrête d’ennuyer ta petite soeur, à la fin!
Pourquoi le petit garçon cesserait-il d’ennuyer sa petite soeur « avant la fin ».

Je vais te dire ce que tu dois faire.
Le parent qui accole les verbes « aller » et « dire » ne dit jamais ce qu’il pense et ne dit pas plus ce qu’il pense. (sic!)

Je vais te donner une claque sur les fesses.
Le verbe aller est le verbe de la procrastination.

Tu dois essayer de t’en sortir.
Essayer, c’est échouer.

Fais un bisou à la dame.
En contraignant votre enfant à faire un bisou à la dame, vous polluez son intelligence interpersonnelle.

Tu comprendras quand tu seras plus grand.
Ce type de message rabaisse l’enfant au rang de l’imbécile heureux.

Ma fille ne fait que des bêtises.
La répétition de cette critique qui paraît anodine est un signe de rejet parental.

Ton fils a fait une connerie… Mon fils a réussi son examen.
L’enfant n’est pas considéré comme individu mais confondu avec ses actes.

Il me rend folle. Il va bientôt sur ses 7 ans et c’est de pire en pire.
Une mère qui se sent incompétente face aux réactions incompréhensibles de son fils est une mère manipulée.

Cet enfant finira mal.
Quand on parle de quelqu’un à la 3e personne c’est qu’il n’est pas là. (Amélie Nothomb dans Antéchrista)

M… à la fin! Tu vas arrêter de me faire ch…!
Cette interjection vulgaire très courante fait partie du vocabulaire du perdant, ado ou adulte.

Conclusion (de l’auteur du blog)
Sortir les citations de leur contexte est un exercice périlleux qui risque de dénaturer les propos de l’auteur.
Même si certaines des affirmations des auteurs nous paraissent excessives, d’une manière générale, le livre est très bien fait et nous engageons tous les parents et futurs parents à le lire. Il permet en effet de décoder son propre langage et de traquer les tics langagiers négatifs et donc d’être plus performant (!) dans sa relation affective et éducative avec ses enfants.
Enfin, je me pose une question : « Pourquoi ai-je eu l’impression que le livre avait été écrit seulement par une femme? »

Rabelais à l’Élysée-Montmartre en 1968

Je dois être dans une période « souvenirs ». Hier, je publiais un billet sur la visite de l’exposition sur le Japonisme au Grand Palais, en 1988, avec, s’il vous plaît, comme guide, Geneviève Lacambre en personne, et aujourd’hui, il me revient en mémoire ceci que je publie sur ce blog parce que j’y étais avec Pierre, mon grand frérot.
Un jour, donc, c’était un soir… j’étais avec des collègues japonais avec lesquels je travaillais au DNC (chut!). L’un deux, me dit qu’il fait des recherches sur Rabelais. Je lui raconte alors que j’ai vu LE spectacle « Rabelais » monté par Jean-Louis Barrault, sur une musique de Polnareff, à l’Élysée-Montmartre en 1968. Il me dit alors qu’il est stupéfait parce qu’il n’aurait jamais pensé rencontrer quelqu’un ayant eu le privilège de voir ce spectacle et qu’il m’enviait, car c’était son rêve d’avoir pu assister à ce spectacle mythique!

Pas de vidéo de ce spectacle sur YouTube mais voici la chanson « Gare à toi, Gargantua » de France Gall!

Le père de Big Brother

Dans le Nouvel Observateur du 11 au 17 septembre, j’ai lu avec plaisir deux articles sur George Orwell que j’avais découvert en 1984 (!). J’avais lu la version originale en anglais qui m’avait passionné et peu de temps après j’ai lu la version en français de La ferme des animaux. J’y ai d’ailleurs découvert que la fameuse citation « Tous les animaux sont égaux », à laquelle sera ajouté ensuite « certains sont plus égaux que les autres » était extraite de cet ouvrage.
J’ai bien aimé cette citation dans le premier article de Philippe Sollers:
« Un écrivain talentueux peut être un ennemi politique, on peut être autorisé, et encore, à le traiter comme tel. En revanche, le péché mortel, est de dire que, comme il est un ennemi politique, c’est un mauvais écrivain ». Et d’ajouter : « Si quelqu’un me dit que la chose n’arrive jamais, je lui réponds simplement : Consultez les pages littéraires de la presse de gauche ».

Un attaché détaché (2)

L’hôpital d’Argentan possédait encore au début des années 60 un grand nombre de propriétés, essentiellement des champs et des prés, ainsi qu’une ferme. Il s’agissait de reliquats d’une accumulation de dons faits à l’établissement au cours des années ou, pour la ferme, d’une acquisition qui permettait à l’hôpital de se fournir en alimentation à bon compte.

La gestion de son approvisionnement nécessitant de diversifier ses sources et le maintien de la ferme et du personnel y travaillant étant devenu plus coûteux, l’attaché détaché recommanda à la commission administrative de l’hôpital de se défaire de ses dépendances qui d’ailleurs ne correspondaient plus aux objectifs d’un hôpital moderne.

C’est ainsi que furent rapidement mis en vente la totalité des propriétés et de la ferme. Il fut proposé au personnel de la ferme d’être employé sur le site de l’hôpital à diverses tâches. Ceci n’alla pas sans des difficultés bien compréhensibles pour des gens habitués au travail de la ferme et des champs mais aucun licenciement ni baisse de salaire n’eut lieu.

L’argent dégagé par ces ventes permit de construire un nouvel hospice car l’ancien était devenu trop vétuste.
C’est ainsi que l’hôpital a pu auto-financer cette construction sans aucune aide financière ni de la ville, ni du département, ni de l’état.

Voir  » Un attaché détaché – 1 « 

Dernière minute…

Un attaché détaché (1)

J’aime bien raconter, non sans une certaine fierté, l’excellent travail de mon père, Raymond Bouthier, lorsqu’il était attaché du ministère de la Santé et détaché en tant que directeur d’un hôpital de 320 lits à Argentan (Orne).
Lors de son arrivée, au début des années 60, l’hôpital n’avait pas de chirurgien à temps plein. Les opérations et le suivi des patients du service de chirurgie étaient assurés par deux chirurgiens à temps partiel qui étaient par ailleurs propriétaires d’une clinique dans la même ville.
Exerçant dans les deux établissements, il leur était facile, souvent avec l’aide des médecins de la région, d’opérer un tri des malades : les « rentables » étaient dirigée vers la clinique et les « non-rentables » vers l’hôpital public.
Cette notion de « rentable » et « non-rentable » en parlant de malades est généralement méconnue. Elle est pourtant simple et repose sur le fait qu’on peut classer les personnes hospitalisées en 2 catégories:
–   celles qui nécessiteront peu d’opérations mais une longue hospitalisation ;
– celles qui nécessiteront beaucoup d’opérations mais une hospitalisation relativement courte.
Sachant que sur le prix de journée (pour un jour d’hospitalisation), même si celui-ci est élevé, un établissement hospitalier est déficitaire, il est facile de comprendre que les patients rentables appartiennent à la 2e catégorie.

Pour rendre l’hôpital excédentaire, il apparaissait évident qu’il fallait que cesse ce tri des malades qui entraînait un déficit chronique de l’établissement. Et de cette constatation découlait tout naturellement qu’il fallait un chirurgien à temps plein à l’hôpital public.
C’est ce que mon père s’est assigné comme mission au cours des années où lui avait été confiée la gestion de l’hôpital d’Argentan.
Pour lui, bien que fonctionnaire, il semblait normal qu’un hôpital soit géré comme un établissement privé, c’est à dire avec la recherche, sinon d’un excédent budgétaire, au moins d’un équilibre des comptes, et surtout pas un déficit chronique, ceci bien entendu dans le strict respect de la mission de service public dévolue à un établissement… public.

Pour justifier cette démarche auprès du conseil d’administration et des autorités de tutelle, il a fallu montrer qu’il existait un besoin de la population et que  le statut des chirurgiens exerçant dans le public tout en étant propriétaires d’une clinique privée entravait, de fait, la libre concurrence entre les établissements. Une consultation du registre du commerce a suffi à prouver le statut juridique de la clinique et à trouver les noms des gestionnaires. Quant à l’existence d’un besoin de la population, elle a été argumentée de différentes manières dont je ne me souviens plus très bien à part le fait que sont survenus quelques scandales de malades déplacés de l’hôpital à la clinique pour une opération puis revenus ensuite à l’hôpital pour terminer leur séjour. Un comble!

Je passe sur les détails du début de l’installation du chirurgien et de son anesthésiste (sans lequel les opérations sont impossibles) mais disons simplement que beaucoup d’efforts ont été déployés pour mettre les bâtons dans les roues du nouveau système. Je vous laisse deviner qui était derrière ces manoeuvres…
Toujours est-il que pendant quelque temps, sans anesthésiste, le nouveau chirurgien n’a pas pu exercer. Sans se démonter, il en a alors profité pour battre la campagne et aller se présenter à tous les médecins généralistes du secteur pour leur expliquer son rôle et beaucoup étaient d’ailleurs ravis de ne plus dépendre d’un monopole de la chirurgie.
Dès ses premières opérations, le nouveau chirurgien s’est fait remarquer par des interventions réussies sur des patients que ses collègues avaient refusé d’opérer prétextant que leur cas était désespéré! La nouvelle de ses succès se sont ainsi rapidement diffusées dans la population locale, entraînant un nouvel afflux de patients à l’hôpital public.
Il faut aussi dire que ce nouveau chirurgien n’était pas n’importe qui. Il s’agissait de l’ancien chef du service de chirurgie de l’hôpital universitaire de Beyrouth. Un homme de grande expérience et très réputé pour sa dextérité!

Le service de chirurgie s’est donc considérablement développé et l’on peut dire que le service public a été amélioré puisque les patients étaient mieux soignés et plus rapidement.
Au cours des dix années de gestion de mon père, l’hôpital d’Argentan a pu équilibrer son budget et même devenir légèrement excédentaire sans pour autant réduire le personnel puisque, dans le même temps, le nombre d’employés a été multiplié par 3. Or, on sait que le poste budgétaire du personnel représente plus de 70 % du budget d’un établissement public. Ce sont les recettes apportées par les opérations et d’autres améliorations de la gestion que je raconterai dans un autre article qui ont permis d’enrayer le déficit budgétaire.
L’hôpital d’Argentan a donc été dans les années 60 le seul établissement hospitalier public de France a avoir un budget excédentaire.
Et dans le même temps, mon père était le plus mal noté du ministère de la Santé!
Cherchez l’erreur! 🙁

à suivre…

Voir  » Un attaché détaché 2 « 

La crise économique

Depuis quelque temps, je suis le blog ouvertures.info dont j’apprécie la justesse, la finesse et la pertinence des commentaires sur ce que l’on appelle « la crise économique ». 🙂 Voir par exemple cet article.
La manière dont la plupart des grands médias essaient de nous faire avaler de grosses couleuvres, ou nous faire prendre des vessies pour des lanternes, bref, nous prendre pour des gogos, est assez incroyable. Pensent-ils vraiment que Monsieur-Tout-le-Monde va gober leurs salades? Nous écoutons, certes, mais n’en pensons pas moins. Le problème, c’est que nous n’avons aucun pouvoir, aucun moyen d’intervenir. Et ce ne sont pas nos protestations sur des blogs qui vont y changer quelque chose. 🙁

Ne leur dites pas…

Je suis en train de lire « Ne leur dites jamais… » de Joseph et Caroline Messinger dans lequel j’apprends que « savoir parler à ses enfants, ça s’apprend! »
Livre remarquable qui permet de déchiffrer nos mauvaises habitudes langagières et de comprendre l’impact négatif qu’elles peuvent avoir sur nos enfants.
Beaucoup de nos amis viennent d’avoir un enfant ou sont sur le point d’en avoir.
Je leur recommande donc ce livre avec « Comment donner à vos enfants une intelligence supérieure » (Marabout) ainsi que les fameux « J’attends un enfant » et « J’élève mon enfant » de Laurence Pernoud.